Objectivité relative

Souvent, je me crois objectif : je crois que les choses de la vie qui m’arrivent, je les vois telles qu’elles sont ; que je me tiens face à elles sans curiosité particulière, sans désir, sans rejet ; qu’elles composent les éléments d’un décor dans lequel j’évolue ; et que je ne cherche pas à interférer plus que cela avec elles.

Mais je sais bien qu’en même temps je ne peux m’empêcher de les voir telles que je voudrais qu’elles soient : je les peins de la couleur que j’aime, je les transforme à ma guise, je tire sur celle-ci, j’ignore celle-là, j’arrange le tout comme il me convient le mieux, et je me glisse dedans comme dans un lit plus ou moins bien refait.

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