Nommer l’ennemi

C’est un problème d’être en guerre et de ne pas savoir comment nommer l’ennemi. Autrefois, c’étaient les Allemands (les Boches, les Schleus, les Teutons, les Prussiens), ou les Nazis. Ou l’Anglois, qu’il fallait bouter hors de France. Ou les Normands, ou les Sarrazins, ou les Huns.

Avec Daesh, aujourd’hui, c’est compliqué. Comment s’appellent ses membres ou ses habitants ? Si l’on veut trouver un mot qui soit construit conformément aux règles et usages de la langue française, trois options principales se présentent, entre lesquelles le choix est à faire en se laissant porter par les sons :

1 les Daeshois et les Daeshoises
2 les Daeshiens et les Daeshiennes
3 les Daeshais et les Daeshaises

Si les Ardéchois sont ceux qui vivent dans l’Ardèche, les Daeshois pourraient être ceux qui vivent dans la dèche. Ce n’est pas très évocateur d’un ennemi puissant et sanguinaire. Laissons tomber.

Daeshiens et Daeshiennes évoquent chiens et chiennes. Pour nommer un ennemi, le traiter de chien, autrefois, c’était parfait. Mais de nos jours, en France, tant de gens aiment les animaux qu’il n’est plus évident d’en faire une insulte, surtout depuis la mort avant-hier à Saint-Denis de l’héroïque et désormais célèbre Diesel, chienne policière du RAID.

Reste Daeshais. Ça sonne comme déchet : voilà un excellent point. Bon, au féminin, ça donne “des chaises”, mais on n’emploiera vraisemblablement pas plus le féminin que pour les Boches ou les Huns. A Daeshais / déchet va donc ma préférence. Puisque nous leur faisons la guerre, « éliminons les Daeshais ! » : voilà un slogan qui me paraît tenir la route. On n’oubliera pas de faire le tri.

Déchet

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Éric Padieu

? C’est très tendance, à quelques jours de la COP21 ?