Le soin et le souci

Au XVIIe siècle, le soin signifiait le souci, l’inquiétude. Voyez Racine :
Seigneur tant de prudence entraîne trop de soin / Je ne sais point prévoir les malheurs de si loin
Voyez La Fontaine :
Quand le moment viendra d’aller trouver les morts / J’aurai vécu sans soin (sans m’en faire) et mourrai sans remords

Je regrette que, par dérive sémantique, les deux notions s’éloignent l’une de l’autre. Le souci et le soin devraient toujours aller de pair. Si quelque chose me soucie et me plonge dans une pénible disposition d’esprit, le soin devrait être à portée immédiate. L’inquiétude appelle de l’attention. L’ignorer, c’est prendre le risque d’augmenter le mal et de faire monter la fièvre. Il n’en va pas autrement avec les choses de l’Etat.

© Bernard Buffet
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Hervé Biju-Duval

Voyez Racine, voyez aussi la Fontaine, dans “Le vieillard et les trois jeunes hommes”
“A quoi bon charger votre vie
Des soins d’un avenir qui n’est pas fait pour vous”.