J’ai eu trente ans

Il parait que Maxime Le Forestier, se rendant en voiture aux trente ans de Julien Clerc, s’avisa qu’il n’avait pas de cadeau, et s’arrêta sur le bord de la route pour lui écrire une chanson. Ce fut J’ai eu trente ans.

Je me souviens que c’est aussi en voiture que j’ai entendu cette chanson pour la première fois. J’avais moi-même vingt-six ou vingt-sept ans, je rentrais sur Paris après quelques jours de ski, la vie me paraissait aussi longue et dégagée que l’autoroute du Sud l’était ce jour-là. Mais en arrivant à la barrière de péage de Fleury, une parole me perfora le cœur : Ce qui n’est pas / Ne sera pas / Plus tard.

J’entendis que tout ce qui allait faire ma vie était en train de finir de se mettre en place, et que « le temps de plus d’excuse » n’allait, en effet, pas tarder à venir. Tant et tant d’années plus tard, ces mots m’irradient toujours d’une inexplicable nostalgie. Mais le « vieil écolier » s’amuse toujours.

C’est aujourd’hui au tour de notre fils Romain de franchir le cap de la trentaine. Bon anniversaire, fils. Je t’offre ce titre, et la conscience du temps qui passe, et le sombre et profond plaisir qui va avec. Goûte-le bien.

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Pierre

Bon anniversaire à ton fils! Et très heureux de redécouvrir cette chanson après l’avoir découverte avec la délicieuse anecdote de sa genèse.

Brian Thompson

Superbe cadeau, à l’époque comme aujourd’hui ! Mes deux fils ont la cinquantaine bien sonnée – moi, je me cramponne à mes 35 ans ! – mais on continue tous à vivre pleinement, quel que soit notre âge selon le calendrier. Vivre le temps présent au lieu de le faire passer ou laisser passer…