Isaac le Syrien

Isaac de Ninive, qu’on appelait aussi Isaac le Syrien, vécut au VIIè siècle, et acquit très jeune une réputation de sainteté. Sa renommée était telle que les habitants de la ville de Ninive pensèrent qu’il y aurait quelque prestige à l’avoir parmi eux, et le réclamèrent pour évêque. Il avait juste vingt ans. Il fut consacré.

Constatant cependant que ses ouailles ne l’écoutaient que quand elles en avaient envie, et qu’on ne montrait pas plus de dispositions à un christianisme authentique à Ninive qu’ailleurs, il abandonna sa charge au bout de quelques mois. Il se retira dans les montagnes où il vécut près de quarante ans en anachorète, méditant, priant, écrivant, et se nourrissant d’un peu de pain, de quelques légumes crus, et de foi en Dieu.

Si j’en parle aujourd’hui, c’est que Claudine, qui est fort croyante, m’a envoyé un texte de lui. « Souviens-toi de la chute de ceux qui se croyaient forts, et sois humble en tes vertus… Apaise-toi toi-même, et le ciel et la terre te combleront de paix. Efforce-toi d’entrer dans le trésor de ton cœur, et tu verras le trésor du ciel. Car l’un et l’autre sont le même. » Elle pensait qu’il me plairait, et elle avait raison. J’apprécie les idées de détachement, d’apaisement, de simplicité qu’Isaac professe. Je les pratique bien sûr de façon beaucoup moins radicale que lui, mais elles me sont familières, contrairement aux exaltations délirantes de certains mystiques, ou aux élucubrations de la plupart des théologiens sur l’au-delà.

Me plait sa compassion universelle et tranquille : « Aime les pécheurs. Rejette leurs œuvres, mais ne les méprise pas pour leurs défauts ». Me plait surtout cette idée que ce monde ne s’oppose pas à l’autre, et ce sage conseil : « Souviens-toi que tu as part à la nature terrestre, et fais du bien à tous », dont j’applique la première partie sans peine mais qui, pour la seconde, me promet encore du boulot.

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Brian Thompson

Amen!