La gueule et le ventre ouverts, le ferry attendait que le soleil se lève. Puis il a avalé quelques rares voitures, dont la nôtre, et nous a recrachés de l’autre côté du détroit.
Fin de notre confinement cycladique, dans une petite île à l’ancienne, où on ne se rend encore qu’en bateau. Nous étions venus pour huit jours, nous sommes restés cinq semaines. Imprévu merveilleux.
— Mais qu’avez-vous fait de vos journées ? — Rien. Tout. Marché, nagé, mangé, dormi. Bien vécu. Beauté, luxe, calme, volupté. Saisi tous ces moments. Gouté à fond la parenthèse. Et rendu grâce pour le cadeau.
Une île au large de l’espoir,
Qu’un nuage de pluie caresse,
[…]
Voici venu le temps de vivre,
Voici venu le temps d’aimer!
“Une île”, Jacques Brel.