Hypersensibilité politique

C’est une pathologie particulière, une sorte de neurasthénie virulente, un syndrome dépressif et dépréciatif qui se réactive rageusement à chaque période électorale. Le Français souffre d’une hypersensibilité politique chronique qui le conduit à voir systématiquement les choses en noir. Cette humeur sombre et râleuse est, si j’ose dire, dans sa constitution.

Elle s’accompagne de tendances masochistes, car il aime ça, et n’a aucune intention de changer. Alors qu’à titre individuel (les enquêtes sociologiques le montrent) il considère que sa situation est plutôt bonne, dès qu’il s’agit du pays tout va mal. « Faillite », « déchéance internationale », « perte d’identité », « dictature », « démission de l’Etat » : il se complait dans la complainte. Face à ces maux épouvantables et à des dirigeants nécessairement corrompus, pas d’autre issue que celle d’un changement radical, voire d’une révolution, avec guillotines, démolition de Bastilles, et tout le tralala.

Sylvain Tesson avait naguère résumé cet état de fait dans une jolie formule : « la France est un paradis peuplé de gens qui se croient en enfer ».

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