Girafes au château

Le paysage aurait pu inspirer un surréaliste belge, Delvaux ou Magritte : trois girafes déambulent dans le parc d’un château de la fin du XVIè siècle. Nous sommes au domaine de la Bourbansais, en Bretagne, où s’est tenue la semaine dernière la quatrième université d’été sur l’animal et l’homme.

 
Le cadre était splendide, mais le message sombre. Les conférenciers que nous avons entendus (experts de disciplines variées : biologistes, éthologues, zoologistes, historiens) sont catégoriques : la biodiversité s’effondre, et il est désormais improbable que les mesures qui pourraient être prises, même drastiques, suffisent à enrayer le phénomène.

Chez certains de ces naturalistes, le pessimisme prenait les couleurs du détachement. Considérant l’espèce humaine parmi toutes celles qui l’entourent, ils ont affirmé qu’il s’agissait d’une espèce ratée que l’évolution allait s’empresser de faire disparaître. Ils en parlaient lors des sessions, mais plus volontiers encore à table, autour d’une belle salade et d’un verre de vin, et la décontraction distanciée avec laquelle ils tenaient ces propos les rendait tout aussi surréalistes que la présence de giraffidés dans le décor.

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Sérignat

Stephen J. Gould disait qu’une espèce de mammifères durait (en se transformant) en moyenne 20 à 25 millions d’années : je doute fortement que les Humains résistent aussi longtemps ! Je suis même persuadé du contraire.