Aylan, côte turque, 2 septembre 2015
L’errance des migrants de l’Aquarius, la séparation des enfants des familles de clandestins par les autorités américaines : que d’émotions et d’indignations suscitées à nouveau ces derniers jours dans les opinions occidentales, déchirées entre la crainte d’une invasion de masse et le devoir de secours et d’humanité vis-à-vis de personnes en détresse !
C’est Mark Twain qui remarquait que « pendant des siècles, la “fraternité entre les hommes” a été encouragée – le dimanche. Et le “patriotisme” tous les jours de la semaine. »
Si le malaise est si grand, c’est qu’il est contradictoire, et qu’il traverse au fond chacun de nous. Même Trump n’a pu tenir sa position. — Do you have kids, Mr President ? Et j’ai lu dans Le Monde que la municipalité FN du Luc-en-Provence, qui s’était opposée l’an dernier, à coups de motions et de pétitions, à l’installation d’un centre de migrants, l’avait finalement plutôt bien toléré : — En fait, ce sont des gens comme les autres. Je pense qu’on aurait dû attendre avant de signer.
Naguère, tous ces sentiments mêlés, j’en avais fait une chanson.
Désolé mais je reste patriote… même le dimanche !