Faïence de l’écriture

L’ami Stéphane Hirschi a publié hier sur Facebook un long texte à propos de Chutes, le dernier livre de son vieux camarade Yves Charnet.

De cet éloge critique, brillant et inspiré, j’ai retenu cette réflexion pénétrante sur l’écriture et la vie, que je cite à peu près mot pour mot ci-après, et dans laquelle bien des écrivains pourront se retrouver : « Notre vie décousue. Ou ses reflets. Qu’elle nous glisse entre les doigts, comme du sable, ou qu’une invisible vitre nous préserve d’y entrer. Or on fait les vitres avec du sable. Écrire, ce sera vitrifier le foutoir. Rendre la vie pas sable. Faire de nos défaillances des faïences. Peindre la vie en beau ! »

Faire œuvre d’écriture : peindre la vie, vitrifier le foutoir. Figer les reflets des jours. Construire avec les mots un abri impossible contre la douleur de la chute, la labilité des êtres, et l’écoulement du sablier.

S’abonner
Notification pour
guest

0 Commentaires
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires