Colis suspect

Nous sommes montés dans le TGV pour Paris, et devant nous, deux places sont inoccupées. Sur l’un des sièges est posé un sac à dos kaki. Le contrôleur annonce par haut-parleur le départ du train. Personne ne se dirige vers nous ni n’est simplement debout dans le couloir. Je me demande ce que ce sac fait là tout seul, je m’en saisis, le soulève et demande autour de moi s’il appartient à quelqu’un. — Non. — Non pas à moi. — Non. — Non.

Je m’interroge sur la suite à donner à l’affaire, quand un monsieur m’apostrophe : — Ah, n’allez pas nous faire le coup du colis suspect ! Le train va être bloqué quatre heures. On va passer la journée ici. Une jeune femme renchérit : — Moi j’ai un vol à prendre. Un troisième résume : — Laissez, on verra ça à Paris.

Tout cela était en contradiction flagrante avec les consignes de sécurité telles qu’elles venaient une nouvelle fois de nous être récitées par notre chef de bord, mais curieusement, ça m’a semblé être l’attitude de bon sens. J’ai pris le sac, l’ai déposé dans l’espace bagage. Le train est parti. Puis tout le monde a vaqué paisiblement à son occupation, lecture ou sieste.

A l’arrivée à Paris, le sac avait dû être récupéré par son propriétaire car quand nous sommes descendus sur le quai, il n’était plus là.

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Bertrand de Foucauld

La sécurité et la liberté sont deux notions qui se confrontent dans nos mondes urbains.