Braqueur et burqua

Donc, Redoine Faïd, le braqueur qui vient de se faire reprendre après une nouvelle évasion spectaculaire et trois mois de cavale, ne se contentait pas de jouer les filles de l’air. Il jouait aussi les filles du prophète, bien planqué sous sa burqua*.

Sans doute pensait-il que c’était le déguisement ultime : il avait tort. L’ancien maire de Londres, Boris Johnson, — qui sait, quand ça l’arrange, ne pas toujours faire preuve de subtilité — , avait suscité cet été un tollé outre-Manche, en comparant les femmes qui portaient ce vêtement « bizarre » et « ridicule » à des « boîtes au lettres » ou à des « braqueurs de banques ». Redoine aurait dû se méfier.

Car les flics français, qui ne sont pas plus bêtes que les politiciens britanniques, ont eu la même idée, et se sont mis en chasse d’un braqueur de banques habillé en braqueur de banques. Munis de cet indice, les choses sont devenues plus faciles.

Il se peut aussi que Redoine ait pensé, en homme trop intelligent : justement, la burqua, c’est tellement évident, ils chercheront ailleurs. Eh non ! Faut pas pousser… Trop subtil, ça, Redoine. Raté.

* Le qu est volontaire : voir toilettes quataries

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