Si j’étais un arbre

Si j’étais un arbre
Je serais celui
Qui fait bande à part
Et de l’ombre aux vaches
A l’écart du bois
Seul dans la prairie
Et qui n’attend rien
Que des saisons douces

Si j’étais un arbre
Au bout de mes bras
J’aurais des rameaux
Éperdus de ciel
Et malgré le vent
Blessant mes brindilles
Je ferais des feuilles
Et je pousserais

Si j’étais un arbre
On pourrait graver
Sur mon tronc rugueux
Un coeur plein de sève
Et je m’éprendrais
Des nues voyageuses
Qui filent qui filent
Comme les printemps

Si j’étais un arbre
Au bout de mes pieds
Creusant dans le noir
J’aurais des racines
Que les vers de terre
Qui jouent dans l’humus
A longueur de siècle
Viendraient chatouiller

Si j’étais un arbre
Je me couvrirais
De fruits gais et brefs
Comme des chansons
Et l’hiver venu
Libre et dépouillé
Je ferais silence
Sur le sol sans ombre

Arbre-c-R-Soberka.jpg

Photo © R Soberka

Si j’étais un arbre
Je serais heureux
Qu’un enfant perché
Pose une cabane
Sur mes hautes branches
Et vienne y dormir
Les jours de beau temps
Parmi les oiseaux

 

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Muriel

Je reviens sur la conclusion que Jacques a laissé plus haut : […] “Allez, tu n’es pas un arbre, tu es Arbon. ” Méditons cependant ce mot de Miró : « Pour moi, un arbre ce n’est pas un arbre, quelque chose qui appartient à la catégorie du végétal, mais une chose humaine, quelque chose de vivant.” (Ainsi les arbres de Miró possèdent-ils souvent un œil ou une oreille.) Si nous suivons Miró et délaissons, comme le suggérait ici même Vignals (le 04/12), notre rapport purement matériel et rationnel au monde pour nous laisser l’approcher de manière poétique et empathique, nous pouvons nous laisser convaincre qu’Arbon à ses heures se végétalise, s’enracine dans son nom, et devienne arbre pour vibrer dans le vent et écouter le monde. Avant que de chanter celui-ci.

Muriel

A lire cette chanson – qu’on aimerait aussi entendre ! – je revois le tableau de Miro posté il y a quelques jours, où je voyais, dans le contexte de ce blog, le baiser de l’oiseau à la-main-feuille fassayante d’Arbon, qui dans les cimes à ce jeu prenait (son) pied…

arbon

Merci ma muse, ma miss, ma câline, ma fleur…

Clo

« Si j’étais un ARBRE »
Comme elle te ressemble cette chanson !
J’ai eu le privilège de l’entendre dimanche dernier à Metz où nous fêtions les 78 ans de mon père. L’air est entraînant, entre swing et ballade Rock. Une inspiration « Fabuliste Barock » ?
(Appellation signée Trois Baudets pour ton concert du 17 décembre).
Ces histoires d’arbre (de voyage), de cabane et de chanteur perché risquent de t’entraîner vers des sommets. TUBE ou TBC (de la Toute Belle Chanson). Le superlatif n’est pourtant pas nécessaire,
c’est simple comme … une poésie en chanson.
Au nom de qui, au nom de quoi, faudrait-il toujours appeler :
Un chant, un CHANT – Un poème, un POEME ?

Back to basic, dialogue père/fils (Albert et JP Arbon) et définition d’une bonne chanson :
LUI : « Un air et des paroles que l’on retient – avec un REFRAIN »
TOI : « Un air fixé par des paroles » (tu cites ta source- Stéphane Hirshi- inventeur de la chaire française de Cantologie).
LUI : « Des paroles fixées par un air » (ça se complique)
Ici, la Câline se prend l’esprit dans le tapis -entre querelles byzantines et dialogue de sourds-
In fine ta mère réussit à vous mettre d’accord, c’est les deux !
Amoureux de la chanson française,
Albert en connaît tous ses secrets et se moque bien d’appartenir à « la vieille école » !
Tout au contraire, il s’en félicite – cette dernière ayant produit chef d’œuvres à foison.

Ton arbre et ton nom d’auteur sont des dons :

Fruits de Muses amusées (em)mêlant l’AR(T) BON
Promptes à glisser un E muet pour laisser entendre A-R(E)BON(D)
Mariant deux mots par troncation donnant AR(bre)BON

Pour permettre aux fans de rêver à l’arbre d’ARBON
Sous les auspices des Muses et des Miss
Penchant fâcheux des troubadours ingénieux
Des artistes et des conteurs fantaisistes
Le Chanteur perché enchanté fait ses farces !

Jacques Langlois

Une chanson de charme (…ou d’une autre essence?)? Hêtre ou avoir hété? Un nouveau “Marronnier” (et franchement le “Si j’étais…”en est un, de marronnier)?
Allez, tu n’es pas un arbre, tu es Arbon.