Accrochée à la falaise
Face à Jersey île anglaise
C’est une folle maison
Bien plantée dans la rocaille
On l’appelle la Bucaille
Elle défie l’horizon
On y vient pour des vacances
Sans songer aux conséquences
D’un séjour au paradis
Sur ce cap du bord de Manche
Où de tout temps les dimanches
Ont ignoré les lundis
Dès qu’on ouvre ses fenêtres
Un oiseau vient vous remettre
L’ordre de tout oublier
Et d’aller voir si le monde
Va jusqu’au chemin de ronde
Où musardent les douaniers
Et pour ceux dont l’âme est triste
Comme un pauvre équilibriste
Tombé de son numéro
La mer les remet en selle
Dans de grands reflets de ciel
Ils repartent à zéro
Accrochée à la falaise
Face à Jersey île anglaise
C’est une folle maison
Bien plantée dans la rocaille
On l’appelle la Bucaille
Elle défie l’horizon
Dans son vieux jardin en pente
Poussent de drôles de plantes
Des trompettes de couleur
Liserons et digitales
Y sèment sous leurs pétales
Quelques graines de bonheur
Quelquefois sous la terrasse
Les tempêtes se fracassent
Mais les esprits de la mer
Qui pourtant souvent divaguent
Ne heurtent jamais leurs vagues
Contre ces murs centenaires
Qui accueillent dans leur rêve
Les écumeurs de vie brève
Les arpenteurs de hasard
Et les rires d’enfants belles
Qui ramassent à la pelle
Des souvenirs pour plus tard
La Bucaille
par arbon