L’enfer, ou l’avidité

Bob Marley (1945-1981), le maître du reggae, disait : « L'argent, c'est des nombres, et les nombres ne finissent jamais. Si c'est l'argent qui fait le bonheur, alors la quête du bonheur ne s'arrête jamais ».

Kobayashi Issa (1763-1828), le maître du haiku, remarquait :  « Ceux qui croient que seule la foi peut apporter le salut et ne pensent à rien d'autre sont prisonniers du labyrinthe de leur propre volonté. Leur enfer tient à leur avidité de salut1. »

C'est amusant de rapprocher ces deux citations. L'avidité prend en effet toutes sortes de formes, matérielles et spirituelles. Toujours plus d'argent, toujours plus de pureté, ou toujours plus de pouvoir, ou toujours plus de femmes…

L'enfer c'est l'avidité. « Regrets sur quoi l'enfer se fonde » : Apollinaire ne dit pas autre chose. Que sont les regrets ? Une avidité rétrospective, l'envie de choses qu'on n'a pas saisies, le désir inassouvissable d'une vie qui n'a pas eu lieu.

1cité par Philippe Forest (Sarinagara, ed Folio p90)

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