Comment sauver l’Afrique en quinze jours

On reparle donc beaucoup d’Afrique ces temps-ci ; le sommet de Nice, le cinquantième anniversaire de l’indépendance de nombreux pays qui étaient des colonies françaises, la coupe du Monde de foot en Afrique du Sud… Sans compter la parution du livre l’Afrique va bien que signe mon ami Matthias Leridon.

Tout cela me donne envie de parler d’un livre paru il y a cinq ans, et qui à l’époque passa malheureusement inaperçu. Il s’intitulait: Comment sauver l’Afrique en quinze jours. Il s’ouvrait sur cette phrase splendide: “La saison des pluies, c’est quand il pleut”, et la description du parking de Rusumo, seul poste frontière entre Rwanda et Tanzanie, sur lequel était garé un camion.

“En fouillant à l’intérieur, on avait des chances de trouver des diamants congolais, des kalachnikovs slovaques, des grenades sud-africaines, des bois précieux interdits d’exportation, des peaux de singe en voie d’extinction, des perroquets au bec scotché (leur coeur fragile supportant mal les sédatifs), et, sûrement aussi, des bananes.”

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L’auteur avait passé deux ou trois ans sur place, il connaissait fort bien son sujet, la torpeur équatoriale n’avait pas endormi son sens de l’humour.

Les cent cinquante premières pages sont exceptionnelles, mêlant l’ironie à la candeur sur un fond d’exotisme merveilleux, et composent une sorte d’Au Coeur des Ténèbres comique lucide et tendre dont la lecture m’avait profondément réjoui.

Puisse cette prochaine conjonction d’actualité africaine permettre de sortir “Comment sauver l’Afrique en quinze jours” de l’oubli injuste dans lequel ce livre est tombé en naissant.

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