Boire et faire l’amour

L’esprit scientifique en vogue au XVIIIè siècle et l’essor de ce qu’on appelait l’histoire naturelle ont conduit les philosophes et certains gens de lettres à considérer l’homme non plus comme une créature divine, voulue et élue par Dieu, mais comme une espèce animale comme les autres. Ce qui a amené Beaumarchais à faire énoncer par un de ses personnages (le Mariage de Figaro, Acte II sc21) cette vérité naturaliste : « Boire sans soif et faire l’amour en tout temps, Madame, il n’y a que ça qui nous distingue des autres bêtes ».

(Le tabac n’était pas encore trop répandu à l’époque, sans quoi il aurait ajouté : fumer.)

Le propre de l’homme est donc de forcer sa nature, pour tout ce qui peut lui donner du plaisir. Ce que reformule à sa manière Clement Freud, un talentueux touche-à-tout anglais disparu récemment, par ailleurs petit-fils du Dr Sigmund: « Si vous arrivez à arrêter de fumer, boire et faire l’amour, vous ne vivrez pas plus vieux: ça vous semblera juste plus long ».


Ceci dit, si vous faites tout ensemble sans retenue, ça risque quand même d’être sensiblement plus court.

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