Apologie de l’instant

Ai-je envie, comme la cigale, de me trouver « fort dépourvu » ( on dirait aujourd’hui démuni ) ? Non. Ai-je envie que l’hiver et la bise viennent ? Non plus. Est-ce que j’ignore que l’hiver va venir ? Pas davantage. Pourtant je ne fais rien pour m’y préparer, ni pour me préserver de ses rigueurs. Je verrai demain. Le souci de demain appartient à demain. Sinon les lendemains envahissent le présent et on se prend les pieds dans le tapis du temps. Anticiper, préparer, assurer : tout ce parfum de sécurité traine avec lui une odeur de mort. Notre mort. Les lendemains, on dit qu’ils chantent, mais en vérité ils ne chantent jamais. On ne chante jamais bien dans le futur. On ne chante que dans l’instant.

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© funky black owl

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belles russes

Matière à réflexion en somme !