Graphisme: Kikko entre en scène

Au moment où je préparais mon premier disque, je reçois un jour un coup de téléphone d’un certain Kikko. Il me dit qu’il est graphiste, qu’il a entendu parler de moi par un ami de sa femme, et qu’il aimerait beaucoup travailler sur le projet de pochette.
Je lui réponds poliment que j’ai déjà demandé à trois graphistes de réfléchir à des propositions.
– Ça ne fait rien, me dit-il. Je ne demande rien que de pouvoir essayer. C’est juste que ça m’intéresse.

Quelque temps après, je le rencontre, pour qu’il me présente son projet. Il m’a donné rendez-vous dans un petit resto près de la Madeleine, à Paris. Il parle, parle, et ne montre rien. Il parle du vin, du travail des animalcules, de la maturation des êtres, de l’épanouissement des bouquets; tout ceci formant une sorte de filtre à travers lequel il souhaite me donner à voir. Je n’y comprends rien. Il est inquiet, et en même temps il me jauge. Puis il attrape son carton à dessin, et me montre une photo, entourée de formes étranges, qui ressemblent à des fleurs, des insectes, des bactéries.

– Ce sont des dessins faits au XVIIIè siècle pour reproduire ce que l’on voyait au microscope. En fait, ce sont des levures et des micro-organismes qui contribuent à la vinification des raisins. Ils symbolisent le travail du temps: la façon dont, avec le temps, les choses se transforment et se bonifient. Comme toi. Tu vois?

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