Mon arrivée chez Flammarion. Deuxième jour: démontage de la sonnette.

Premier jour: le livre de comptes

Le deuxième jour, je découvre la sonnette qui est à la porte de mon bureau. Et je prends ma première grande décision. Celle de la faire démonter.

C’est apparemment l’usage dans cette maison que toutes les portes soient hermétiquement closes. On ne les laisse jamais ouvertes. A fortiori celles d’un bureau directorial. Là, il ne saurait être question d’entrer, ni sans frapper ni en frappant : il faut sonner, et attendre qu’un petit feu vert s’allume, ou alors se voir opposer un feu rouge « Attendez ».

Ah ! la belle et vieille époque où l’employé devait solliciter, la gorge serrée, les mains moites, qu’on lui accorde la faveur d’accéder à cet espace rare et solennel : le bureau du patron. Car le patron n’a pas que ça à faire, n’est-ce pas, si sa porte est fermée c’est qu’il est occupé à des choses importantes. On a donc tout intérêt à réfléchir à ce qu’on veut lui dire avant de lui faire perdre son temps.


C’est tout ça qu’elle raconte, la sonnette, au moment d’appuyer dessus.
Elle se taira désormais.
Il n’y aura plus de sonnette.
Ma porte sera ouverte, en permanence.

Troisième jour: en attendant Françoise

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