Faune inconnue

Nous marchions sur un sentier étroit qui se perdait sous les fougères. Chacun de nos pas venait troubler l’activité d’une faune étrange. Une limande de terre sortait d’une flaque en rampant sur le sol, et tenait dans sa gueule une minuscule pieuvre mauve. Un lézard à carapace s’abritait sous une feuille rouge. Des poissons-vers roses grouillaient dans un trou d’eau. Toute une vie inconnue proliférait à nos pieds, à laquelle nous étions devenus extraordinairement attentifs.

Au détour d’un chemin, alors que nous avancions en pente douce sous le haut et dense feuillage d’une forêt primaire, est apparu un chat jaune et blanc, maigre, sale, le corps à moitié paralysé et recourbé en virgule, qui marchait de travers sans nous quitter des yeux. Il nous croisa avec une agilité pénible, babines retroussées sur ses canines aiguës, griffes dehors, puis se mit à nous suivre à distance, en poussant des cris sifflants et agressifs. — C’est un chat des bois, dit l’un de nous. Le félin, émettant soudain un miaulement plus strident que les autres, se ramassa en une boule de poils hirsutes, et explosa.

Réveil.

chat maigre

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