Rumi et le changement du monde

On parlait hier de la Tunisie, et voici que le jour même une des principales figures de l’opposition au parti religieux y était assassinée.

Cela m’a donné envie de revenir sur l’âge d’or de l’Islam, et sur Djalal ad-Din Rumi, le maître des soufis (1207-1273), qui confiait dans l’une de ses pensées : « Autrefois, j’étais ambitieux et je voulais changer le monde; aujourd’hui je suis sage, et j’essaye de me changer moi-même ».

La révolution spirituelle ne peut être qu’individuelle. Voilà le drame : il n’y a rien à attendre d’actions visant à faire changer les autres. Voilà la chance : on peut, avec patience et effort, agir sur soi. 

Tous les instigateurs d’actions collectives, tous les semeurs de violence, tous les prédicateurs exaltés peuvent retourner, selon moi, à leurs chères études. Que chacun médite, se recueille en soi-même, et tourne autour de son coeur. Que chacun trouve en soi-même ce qui fait obstacle à l’amour.

La sagesse n’est pas d’obéir à un dogme. La sagesse est d’ouvrir un chemin, en soi, vers la beauté du monde.

Le même Rumi, mettant tranquillement dans le même sac tous les sermons et les saints discours, disait encore: « Le langage de Dieu, c’est le silence. Tout le reste n’est que mauvaise traduction ».

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© Marina Taurus

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