Salon du livre : bombe, alerte et poésie

Nous nous apprêtions dimanche à tenir une table ronde sur « Comment chanter la poésie ? », lorsque le Salon du Livre fut intégralement évacué vers 17h15. Les hauts parleurs évoquaient la nécessité d’un «contrôle technique», tout le monde a compris qu’il s’agissait d’une alerte à la bombe, et tout le monde est sorti tranquillement.

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Comment chanter la poésie ? Entre deux alertes.

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Clo

Là, c’est le poète qui parle. Vous nous avez aussi décrit, Francis et toi, l’émotion particulière ressentie à l’instant où les mots et la musique coïncident, un moment d’extase pour l’homme et l’artiste réconciliés dans une même jouissance. Enfin j’extrapole peut-être un peu sur le signifiant … Mais tu ne nous as pas dit l’essentiel ce qu’est une chanson pour toi. Est-ce un pur jeu ? Rien que du plaisir pour tuer l’ennui, une sorte de divertissement pascalien ? Ou encore une maîtresse généreuse et possessive ?

arbon

“Ronsard” est une chanson que j’ai composée il y a longtemps, mais la musique est bien venue sur les mots, s’est coulée dans leur rythme, s’est accordée à ces décasyllabes offrant une césure au quatrième pied.

Clo

Dimanche porte de Versailles,

Bienvenue dans un monde de poètes! L’alerte à la bombe après les embouteillages et les files d’attente sous la bruine aurait pu nous faire rebrousser chemin…pourtant nous étions quelques uns à assister à ta table ronde au salon du livre, sur la chanson et la poésie, à l’initiative du poète Matthias Vincenot. Le plaisir de t’écouter débattre avec Matthias, Francis Lalanne et Lucienne méritait de surmonter ce parcours d’obstacles. Heureusement, cette rencontre tenait plus du salon littéraire que du colloque; l’ambiance chaleureuse dont Matthias a le secret s’accordait bien avec les couleurs récréatives et acidulées du stand du ministère de l’éducation nationale. Chacun des invités disait ou chantait ses vers, l’un cita La Fontaine, l’autre Platon et le Phédon ou encore Rimbaud… dans le public, un poète prit la parole.

Pour lancer le débat sur la poésie mise en chanson, tu nous as dit que c’était le rythme des vers qui pour toi primait et te dictait une musique… mais était-ce bien le cas pour les vers de Ronsard chantés dans ton dernier album et délicieusement diffusés à cet instant précis sur le stand du ministère de l’éducation ? Cette mélodie n’était-elle pas dans un de tes tiroirs depuis des années, attendant le poème comme une belle endormie ? Ou bien l’avais-tu composée en pensant au poème de Ronsard ? Mystère et boule de gomme.