Statues

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Statues, de Michel Serres, reste un des très grands chocs que j’ai éprouvés dans ma vie de lecteur. Si vous n’avez pas lu ce livre, je vous le conseille absolument. C’est un essai vertigineux sur la mort, la terre, la pierre et le verbe, l’avènement de l’art, de l’histoire, de l’esprit, autour de la quadruple origine de la civilisation occidentale: Israël et la Grèce, Rome et l’Egypte.
La fin du livre développe une méditation extraordinaire sur la musique et la sculpture, le doux et le dur: Orphée et Lot, chacun avançant avec la mort dans son dos. Dans les deux cas, il est interdit de se retourner. Mais la femme de Lot, fuyant devant lui, se retourne et se fige dans le silence : apparition de la statue. Eurydice, elle, suit Orphée, volubile et volatil. Lorsqu’il se retourne, elle s’évanouit, comme une note qui se dissipe, et qu’on n’entend plus: fin de la musique.

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A rapprocher (curieusement?) des Rolling Stones, No expectations:

“Our love is like the music
It’s here and then it’s gone”

Voilà un thème magnifique pour une soirée de chansons!

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